Et si on testait la bienveillance envers soi ?

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Et si on faisait juste un petit peu preuve de bienveillance envers soi ?

Je me suis réveillée ce matin, le moral en berne et un peu assommée par le poids des choses que j’aurai voulu faire différemment, les conséquences de chacun de mes actes, mes oublis, mes erreurs…

Je suis une personne très exigeante envers moi même (héritage éducationnel), et bien que cela m’ai épargné beaucoup d’erreurs de jeunesse, cela m’a également laissé énormément de stigmas. Parmi eux, un goût plutôt prononcé pour l’auto-flagellation ! Oh je vous rassure, je ne vous embarque pas dans l’apologie d’une quelconque déviance, juste sur un regard un peu plus en recul sur ce qui est peut-être un mal dont vous souffrez également.

Dans ma tête, nul besoin d’attendre que quiconque me fasse une remarque ou une critique fut-ce-t-elle positive ou négative car il est pratiquement certain que je me la serai déjà faîte. Je me suis développée en étant constamment actrice d’un côté et juge, d’autre part, de mes propres actes. Une juge plutôt sévère et implacable qui au final des années a pris le dessus, me laissant parfois dans la paralysie et l’inaction par peur de mal faire. Sens du détail et regard auto-critique me sont familiers mais ce dont je le suis encore plus familière est de cette fâcheuse tendance à me juger sans cesse (et me laisser juger par autrui), pour tout, tout le temps.

« tu aurais dû faire ceci », « tu aurais dû réagir », « tu as sur-réagis », « quelle image as-tu renvoyé ? », « ta vie aurait été tellement différente si tu avais juste fais tel choix ! »

Wouah ! Et si, juste une fois, on tentait la bienveillance envers soi ?

Si on disait : *** (remplacez les étoiles par le mot qui convient selon vous) à ces voix et que l’on s’autorisait le droit à l’erreur, ou plus simplement le droit de vivre sans constamment refaire le passé et mesurer notre valeur à la hauteur (ou le manque de hauteur) de nos actes ? Sommes-nous vraiment chacuns des actes que nous posons ? L’erreur ou choix que nous faisons à un instant T donne-t-ils vraiment le LA définitif et scellé de ce que nous sommes et seront jamais ? Sommes-nous vraiment réductibles à un acte ? Et ne peut-on pas simplement vivre et découvrir tout cela, tranquillement, pas à pas ?

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Plus le temps passe plus j’ai une furieuse envie de : racheter le temps, de panser les blessures du passé, de comprendre, de me pardonner et d’avancer.

J’ai besoin de trouver en moi la partenaire idéale de mon épanouissement. Je réalise que je ne pourrai le faire en restant constamment ma propre pire ennemie. Avancer avec soi nécessite de décider chaque jour d’être son meilleur ami. Cela demande de s’aimer assez pour se regarder en face, être témoin de notre « beautiful self mess » et de se dire :

« tu sais quoi ? la journée et les circonstances ont été durs. Tout n’a pas toujours été évident mais tu as fait ce que tu as pu. Tu n’est pas la pire, ni la meilleure, tu es juste toi et c’est déjà bien assez. Va te reposer, demain est un jour nouveau. Tu y arriveras »

À chaque fois que j’ai des résurgences en matière d’auto-critique sévères j’essaie de me souvenir que :

  • Je suis humaine, juste humaine : je ne pourrai ni tout accomplir, ni tout prévoir, ni tout réparer ou tout anticiper. Je ne peux faire qu’à la mesure de mes moyens et de mes circonstances.
  • Aime toi, sois patiente envers toi et sois ta meilleure amie : personne ne pourra jamais mieux nous comprendre que nous mêmes. Personne, il est donc crucial que notre premier soutien et première compassion émane de notre propre personne.
  • Oublie : cet idéal de personne que tu n’incarneras peut-être jamais et accepte revivre dans le présent, dans ton corps et dans ta réalité
  • Célèbre tes victoires : C.H.A.C.U.N.E.S. d’entres elles et récompense toi. Célébrez ce que vous accomplissez et souvenez vous que vous en êtes l’auteur. Que vous êtes capables de choses qui vous rendent fière de vous. Félicitez-vous pour le chemin que vous avez parcouru et puisez votre énergie là dedans.
  • No one is watching you ! : contrairement à ce que l’on pourrait penser, personne n’est posté sur une tour pour scruter le moindre de nos actes ou pour attendre patiemment notre chute. Ce sont bien souvent de fausses projections de notre esprit et de nos pensées internes que nous prêtons aux autres. SO RELAX !
  • Speak on yourself (pardon pour les anglicismes, mais mon inspiration me l’envoie comme cela !) : Vous vous souvenez des soirées où le dj criait « eheh eheh » (non ? regardez The Get Down) et la foule devait répondre de même ? Eh bien là c’est pareille ! Prenez votre carnet de pépites, ou grace book un jour où vous vous sentez patrac et écrivez : « je suis : …  » et complétez : belle, capable, assez, débrouillarde, bonne, généreuse, un piliers,  une réponse, un soutien, une épaule, une amie… Choisissez 1, 2, 3 adjectifs tout ce qui sera nécessaire pour couvrir cette voix. Dîtes les à haute voix, buvez les et digérez les. Voilà, vous l’êtes déjà.

Avez-vous tendance à vous juger outre mesure ? Comment vous soignez-vous ?

Crédits photos : traditionalpattern.com

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