Aujourd’hui, samedi 4 août 2012, ma fille m’a adressé de manière consciente son premier « maman ». La joie que l’on ressent en tant que maman à ce moment précis est indescriptible.

C’est comme si en un mot prononcé par ce petit être : « on prenait vie », comme si après l’avoir fait naître elle me donnait à son tour naissance. C’est une chose de se savoir parent mais cela en est une autre de l’être dans les yeux et dans la bouche de son enfant.

Avec les mots l’Homme a eu le pouvoir depuis le jardin d’Eden de nommer, identifier, qualifier les animaux, les étendues, le monde. Grâce à cela nous connaissons la place et l’importance des choses. Cette nomination de ma fille m’a donné dans ce monde organisé la place que j’ai dans sa vie.

Ce petit épisode de vie m’a ramené à ce moment où Jésus conversant avec ses disciples leur demande ce qu’ils pensent qu’il est pour eux. La réponse de Pierre à cette question a donné naissance à un sauveur dans le cœur de celui qui l’avait nommé.
Aujourd’hui je prends conscience du fait que quand nous apprenons à cheminer avec le Seigneur, nous le découvrons sous différentes facettes. Il est alors tour à tour celui qui a créé le ciel et la terre, celui qui nous a donné la vie au travers du sacrifice de son fils unique, celui qui nous restaure…. Il devient également au travers des épreuves celui que notre cœur languit d’appeler « papa ».

C’est une expérience, un aboutissement…

Une qualification qui émerge en résonance aux moments où l’on a expérimenté son soutien dans les épreuves, sa main dans la détresse, son sourire face à nos exploits, ses encouragements dans nos faibles commencement, son pardon pour nos erreurs.

C’est une expérience, un processus…

Pour ma fille ce processus naturel qui lui a permis de me nommer lui a pris 15 mois, moi c’est jours après jours que j’apprends et ré-apprends encore et encore et encore à le nommer consciemment et à lui donner dans ma vie la place qui va avec le sens de ce mot « papa ».