When I’ll die

J’ai rédigé cet article il y a près d’un an. À l’époque quelque chose de l’ordre de la pudeur et du respect de la peine des personnes éprouvées m’a poussé à garder ces mots pour moi. Je ne souhaitais pas faire d’un tel évènement une occasion de rajouter à la longue liste du « moi aussi j’ai quelque chose à dire », mais parfois s’exprimer est nécessaire. Pour exorciser, se souvenir, réfléchir. À l’époque il s’agissait du 13 novembre 2015, aujourd’hui il s’agit de toutes ces situations ici en France et ailleurs qui nous rappellent que la vie ne tient qu’à un fil.

Les évènements passés ont été extrêmement bouleversant pour la plupart d’entre nous. Nous vivons en France sous un ciel où même quand l’on entend parler de guerre, par les vies plutôt paisibles et rythmées que nous vivons en occident, nous ne nous sentons pas directement concernés.

Je ne me suis jamais identifiée à la guerre, bien que le pays dont je suis originaire, le Congo, en est souvent la victime. Une volonté de se distancer peut-être, de relativiser sûrement et de se dire que tout cela m’est bien trop lointain et finalement confortablement irréel.

when i'll die, let's talk about blog

Mais cette date n’a pas attendu que je sois prête à voir, ni prête à réaliser l’état du monde actuel. Cette dernière a retenti en moi telle une sonnette d’alarme, un wake up call inévitable et nécessaire. Dans ce black out complet, ne sachant que penser ni que faire, je me suis laissée aller à réfléchir.

La vie peut-elle vraiment nous quitter ainsi ? En allant boire un verre en terrasse ? En se réjouissant de la douceur exceptionnelle d’un mois d’automne ? En se rendant à un concert ?

Juste comme ça. Sans prévenir, sans attendre, sans pitié.

J’ai pensé à toutes ces vies prématurément stoppées dans leur élan. À ces matins et ces soirs que ces victimes des dommages collatéraux ne verront pas. À ces liens brisés. À ces enfants qui ont perdu un parent ou à ces parents qui ont perdu un enfant.

Où en étaient-elles ? Ces personnes avaient-t-elles des projets en cours ? Des rêves à réaliser ? Qu’ont-ils laissé derrière eux ? Une famille, des amis, des réconciliations en attente ? des promesses à honorer ? des pardons à accorder, des vies à aimer.

Et si cela avait été nous ? Et si cela avait été moi ? A quelle saison de ma vie cette folie m’aurait-elle trouvé ? Qu’aurai-je laissé derrière moi ? Qu’ai-je à laisser ? Quelle a été mon empreinte ?

Que ces évènements, au-delà de l’irrépressible tristesse et désolation qu’ils génèrent, nous rappellent au moins une chose : que la vie est un don fragile. Nous sommes témoins de son commencement mais certainement pas directeur de sa fin.

Prions et souvenons-nous d’eux, souvenons-nous que nous sommes vivants et que tant que c’est le cas nous pouvons encore aimer, vivre, inspirer, donner.

A reminder to live my life fuller, better, faster, stronger.

Crédit photo : Pinterest

2 Small Talks sur When I’ll die

  1. D HERMANS
    13 septembre 2016 at 19 h 35 min (8 années ago)

    En effet, tout cela donne à réfléchir !

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    • Sarah
      20 septembre 2016 at 21 h 18 min (8 années ago)

      Oh oui !

      Répondre

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