EATING IN ORDER

SARAH PINTO SARAH PINTO LET'S TALK ABOUT BLOG - LESBANDITS

Novembre 2016, je me pèse, 73 kg au compteur, des joues bien pleines, un ventre et un derrière qui sentent bon la prospérité que mon compte en banque ne proclame pourtant toujours pas !
Cependant le constat est là, depuis plus d’un an je me traîne une surcharge pondérale importante pour ma morphologie pour laquelle le moindre excès est visible et surtout fatale.
Pourquoi me suis-je infligée cela ? Je ne saurai même pas avancer un début de réponse.
Je me traîne, l’effort devient difficile. Je m’essouffle rapidement et mon dernier jean vient de craquer sous la pression. J’ai toujours eu un peu de ventre et un peu de fesse, sur une base plutôt longiligne, mais les extrémités que mon poids atteint me mettent mal à l’aise.
Je n’arrive plus à apprécier ce que je vois dans le miroir (mais l’ai-je seulement déjà fait ?), à me plaire ni même à trouver de quoi me sentir bien habillée. J’oublie ce corps rebelle, ce corps ennemi et le bourre davantage, comme pour le combler, le faire taire, pour qu’il se noie et par la même occasion, noie que ce qui me gêne avec. Il n’est pas vivant, encore moins communiquant, juste un trou béant que l’on rempli à chaque fois que l’ombre d’un besoin se fait ressentir.
Ce mal être, au-delà d’un poids ou d’un inconfort physique, je le comprends, je le sens, révèle des ramifications plus profondes.
Cette année 2016, ne fut globalement pas des plus bonnes pour moi. J’avais la sensation d’avoir été mal traitée par la vie. Me nourrir était alors devenue un exutoire certain, un réconfort parfois, un poison souvent.
Toutes ces choses sur lesquelles je désespérais d’avoir prise et qui finissaient inexorablement par m’échapper, se retrouvaient le temps d’une bouchée coincées juste là sur cette énième part de pizza, entre le fromage et la pâte. L’espace d’une mastication je les engloutissais, les emprisonnant en moi pour mieux les retenir, avant de les digérer et de constater qu’elles ne furent pas réellement miennes et que rien de cela ne soulagerait mon malheur.

Vient alors la prise de conscience.

Je prends rendez-vous avec une diététicienne pour la première semaine de janvier 2017 et entame en parallèle un travail global de (re) prise en main. Car au-delà de mon poids, que je qualifierai de symptomatique, d’autres choses se jouaient. Des choses que seul un travail de développement personnel et d’écoute de sa personne pourraient mettre en évidence et peut-être aider à résoudre.
Le problème se situait là.

En 30 ans d’existence, je n’avais jamais vraiment pris le temps de m’écouter. Qu’est-ce que cela voulait-il dire ? Prendre soin de soi, se prioriser étaient clairement des concepts inconnus pour moi.
J’avançais dans la vie en mode automatique, dé-sensibilisée sans jamais m’arrêter, sans jamais m’écouter.

Ce poids qui ne cessait d’augmenter et ces signes de mal être que m’envoyait mon corps, je ne les captaient même pas. À vrai dire, je ne pensais pas que mon corps puisse s’exprimer.
Mes émotions et mes sensibilités psychologiques, m’ont aiguillés sur mes sensibilités gastriques… J’avais soigneusement appris à les mettre en veille et à défouler la frustration de leur non expression sur mon alimentation.
Apprendre cela m’a rapproché des causes de ce désordre alimentaire.
Le second pas fut de prêter attention à ma digestion, sa facilité ou sa difficulté et de commencer à discerner ce qui alimentairement parlant me faisait du bien ou heurtait clairement mon système.
C’est à ce moment que j’ai pris conscience de mes intolérances alimentaires, des aliments que mon système a du mal à digérer et qui m’alourdissaient considérablement tout en contribuant à ma perte d’énergie.

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Cette phase, ainsi que l’apprentissage de quelque chose d’aussi simple et essentiel que la sensation de satiété, fut cruciale. Avec elle j’ai vraiment appris à sentir ce que mon corps était en réelle mesure d’accepter et quand il était nécessaire de m’arrêter de manger. Une vraie révélation ! J’avais le pouvoir de m’auto-réguler, de choisir de m’alimenter en bonne intelligence et non plus subir les impulsions destructrices de mes envies. Le vrai pouvoir je l’ai trouvé là, au fond de moi, auprès de ce deuxième cerveau qu’est mon intestin.
(le livre : Le charme discret de l’intestin par Giulia Enders, aux éditions Actes Sud m’a beaucoup aidé dans ce sens)
Le sport fut mon meilleur défouloir. Au travers de mes séances, je découvrais ce corps longtemps ignoré. Je découvrais ses forces, ses atouts, ses muscles… mais aussi le pouvoir que mes efforts continuels pouvaient avoir sur lui. Il y a quelque chose d’exaltant dans le fait de voir son corps se transformer semaines après semaines sous l’impulsion de son action. Dans un cadre plus large, on comprend que chaque action entraîne une réaction et que le sentiment d’impuissance face à une situation qui nous déplait, peut être transcendé par des prises de positions claires.

J’ai donc commencé à regarder mon corps autrement, à l’apprécier, à le respecter en lui donnant ce dont il avait besoin sans plus être dans une relation dichotomique de type : répression/permission.

L’équilibre entre ma faim et mon goût pour la bonne chair et les besoins de mon corps s’est trouvé naturellement. Et j’ai adoré ce cheminement.
Mon corps est devenu mon meilleur ami, réel indicateur de mon état intérieur, et son bien-être une priorité.
Durant ce remaniement alimentaire, je me suis sentie bien, pleinement moi, belle, à l’aise, au contrôle et en même temps dans l’appréciation.
Les mois passaient et les kilos disparaissaient. 2, 3, 5, 7, 10 kg perdus, je n’arrivais pas à le croire.
L’harmonie pouvait être trouvée dans le respect de celle que je suis, de mes besoins, le tout dans un équilibre sain et réaliste. Je ne cherchais pas à entrer dans une taille (d’ailleurs d’après mon mom jean Zara, ma taille est un bon 40 !) ou à me comparer à un top model, je voulais juste me sentir bien dans mon corps, belle selon mes propres termes et en phase avec ma santé.
Les séances de sport sont devenus addictives et avec elles tout mon être s’éveillait. Mon moral devenait meilleur, mon énergie : whaouh ! je ne me suis jamais de toute ma vie sentie autant pleine d’énergie que pendant cette année. Je devenais une nouvelle moi, consciente, vivante, active, bien dans sa peau et heureuse de vivre.
Au final, réécouter mon corps est passé par le fait de mettre de la valeur sur mon ressenti et sur mon être. Aujourd’hui, je poursuis ce cheminement en continuant de garder une oreille attentive à mes besoins, à ce que mon corps me dit et à rechercher ce précieux équilibre global.
2018 sera healthy (au sens large du terme) ou ne sera pas !

Comment qualifieriez-vous le rapport que vous entretenez avec votre corps ?

Photos : Mylène, Lesbandits.fr

Ce texte, je l’ai premièrement rédigé pour le blog AWK studio, tenu par la journaliste Amanda Winnie Kabuiku, que je vous invite vivement à découvrir !

4 Small Talks sur EATING IN ORDER

  1. Jane
    28 septembre 2018 at 8 h 06 min (6 années ago)

    Merveilleuse article qui m’aide moi qui n’aime pas mon du a mon surpoids. Cela m’aide a prendre conscien que je dois prendre les chose en main pour me sentir bien avec mon corps.. bisous sois bénis.

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    • Sarah
      12 octobre 2018 at 11 h 05 min (5 années ago)

      Merci pour ton retour Jane (et pardon pour ce commentaire tardif !). Oui prenons nous en main, c’est la meilleure chose à faire.
      Belle journée et bon week-end !

      Répondre
  2. Jackie
    9 février 2018 at 0 h 43 min (6 années ago)

    Merci pour cette article qui m’a beaucoup parlé.Et Zara n’est jamais un bon indic de taille

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    • Sarah
      12 février 2018 at 12 h 55 min (6 années ago)

      Merci pour ton commentaire et contente qu’il t’ai parlé ! Gros Bisous ! Lol pour Zara !

      Répondre

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